Métropolisation de la France

Métropolisation de la France

 La France n’échappe pas à la problématique mondiale de la métropolisation.

Elle est souvent relayée par un certain message politique mettant en opposition la dynamique de croissance des grandes métropoles à la déshérence de nos compagnes.

Abandon d’autant plus mal vécu que dans l’inconscient collectif, ces dernières représentent un temps ancien censé être rassurant. Le mouvement des gilets jaunes nous a d’ailleurs été présenté comme une mise en lumière de cet affrontement.

En réalité, la contestation née au mois de novembre semble plutôt prendre naissance au sein d’une population résidant dans des secteurs peri-urbain récents et essentiellement pavillonnaires. Ces zones pavillonnaires qui devaient répondre à l’idéal français en matière de possession immobilière (propriétaire de sa maison), sont rentrées en conflit avec les contraintes économiques et sociétales des 40 dernières années. La tertiarisation de l’économie a recentré l’activité dans les grandes villes, la digitalisation de l’économie demande paradoxalement beaucoup de contacts humains et donc un besoin de proximité avec les pôles d’activités. Ne manquait plus qu’un accroissement des bouchons, une tendance à la restriction des voies automobiles et une augmentation des prix du carburants pour augmenter le mal être d’une frange de la population.

En l’état, le constat est sans appel et les solutions minces. Les prix continuent d’augmenter dans les métropoles en raison d’une croissance démographique toujours plus forte et d’une construction de logements neufs insuffisante. Cette augmentation des prix a déjà tendance à limiter l’accession à la propriété des résidents de ces grandes villes, elle exclu les propriétaires en secteurs peri-urbains dont la valeur des biens immobiliers ne cesse de diminuer.

Le métropolisation des villes étant actée et une réorganisation artificielle de l’économie visant à redynamiser certaines régions semblant illusoire, il appartient donc aux pouvoir publics de permettre une forte augmentions du nombres de logements dans le parc privé (neuf, réhabilitation etc…) afin de faire diminuer le prix du logement (objectif de la loi Elan).

Il nous appartient également désormais de choisir entre renoncer à une certaine idée de la ville, classique, historique avec hauteurs et densification limitées et l’exclusion progressive de tout une partie de la population.